Polyarthrite rhumatoïde : quels traitements ?

Maladie auto-immune, elle touche entre 300 000 et 600  000 personnes en France, chez qui elle attaque principalement les articulations des mains, des poignets et des genoux.

La polyarthrite est le rhumatisme inflammatoire chronique le plus fréquent. Cette pathologie caractérisée par des poussées inflammatoires des articulations ( poly = > 4, arthrite = douleur et épanchement articulaire ou synovite, tuméfaction articulaire ou pannus synovial) affecte 1% des adultes des pays industrialisés avec une incidence plus élevée chez la femme (2/3) et un pic d’apparition en moyenne vers 50 ans ( il existe cependant des formes infantiles appelées arthrite juvénile idiopathique à forme systémique). Sa cause est encore mystérieuse mais il existe des facteurs favorisants identifiés génétiques (allèles HLA-DRB1*0401 et *0404) et environnementaux (tabac, infections gingivales…) et des auto anticorps (maladie auto-immune) à valeur diagnostic et pronostic ( Facteurs rhumatoïdes, anticorps anti CCP).

Un contrôle insuffisant de la maladie se traduit par des destructions et déformations articulaires avec impotence fonctionnelle et peut apparaître alors une surmortalité essentiellement cardiovasculaire. Il existe 10 à 15% de formes graves avec atteintes extra articulaires viscérales (poumons, reins, cœur, vaisseaux …). L’objectif principal du traitement est de contrôler l’activité de la maladie (et si possible d’atteindre la rémission) par des anti-inflammatoires si possible non cortisoniques (AINS: anti inflammatoires non stéroïdiens), voire une corticothérapie générale faible dose et limitée dans le temps, associés le plus précocement possible à des traitements de fond conventionnels dits synthétiques dont le methotrexate est le chef de file (mais aussi leflunomide ou salazopyrine) voire en cas d’échec des traitements de fond biologiques appelés bio médicaments ou biothérapies (plusieurs lignes de traitements : antiTNFalpha mais aussi abatacept, rituximab, tocilizumab…) en association le plus souvent au methotrexate. En cas d’échec à un premier biomédicament, la rotation pour un deuxième biomédicament est recommandée. Enfin, en cas de rémission persistante, les traitements de fond pourront être diminués prudemment, alors que leur arrêt conduit en général à une rechute.

Les traitements locaux sont complémentaires avec si besoin les infiltrations cortisoniques, les synoviortheses, les topiques ains… Les traitements non pharmacologiques comprennent orthèses, ergothérapie , kinésithérapie et physiothérapie antalgique. À ce titre la thérapie magnétique peut être d’un apport utile avec des orthèses “intelligentes” magnéto actives qui assurent une légère contention sans être immobilisantes mais surtout soulagent sans ajouter une prescription médicamenteuse à une liste souvent longue. La thérapie magnétique outre l’effet antalgique local lié à une réduction de la conduction des fibres c des nerfs périphériques, stimule la sécrétion des opioïdes endogènes puissants anti douleurs naturels. Les aimants permanents médicaux Néodyme Fer Bore suffisamment puissants (3000 Gauss au contact) pour être efficaces contribuent à la cicatrisation des zones lésées en permettant un retour à l’état d’homéostasie magnétique de ces articulations au stade de séquelles (Cf bibliographie).

Bien évidemment à ces mesures pharmacologiques et physiques s’ajoutent si nécessaires des solutions chirurgicales, des approches psychologiques et des mesures socioprofessionnelles adaptées à chaque cas dans le cadre d’une prise en charge le plus souvent pluridisciplinaire. Des recommandations de prise en charge thérapeutique émanant de la société savante française (SFR) ont récemment été publiées et sont accessibles sur le web.

Ces recommandations mettent en avant l’importance d’une prise de décision partagée entre le rhumatologue et le patient ayant acquis des compétences sur sa maladie, l’objectif d’atteindre la rémission ou au minimum la faible activité, la nécessité de l’introduction la plus précoce possible d’un traitement de fond, ainsi que l’intérêt d’une évaluation régulière de l’activité de la PR menant à des adaptations thérapeutiques rapides si besoin (contrôle serré) en fonction des facteurs pronostiques et des caractéristiques du patient.

Bibliographie champs magnétiques
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